Histoire
L’Hospice de Bayon
Vers la fin de l’année 1899, un certain monsieur de BOUVIER, décida de fonder un « HOSPICE » à Bayon. Il résidait l’été dans la capitale du Bayonnais. Pour en assurer la gestion, il fit appel à la Congrégation des Sœurs de St Charles de Nancy, connues pour leur dévouement et leur spécificité de « SŒURS HOSPITALIERES ».
Les sœurs de st Charles pouvaient ouvrir « l’hospice de Bayon » qui, à son début comptait 15 lits. En 1910, des agrandissements s’imposèrent et un bâtiment pour « vieillards et pensionnaires » vit le jour. Ainsi, la Supérieure pu réaliser dans cet hospice un service où elle reçut plusieurs milliers de blessés pendant la grande guerre de 1914/1918, ainsi que les vieillards et infirmes de Gerbéviller.
Ses sœurs firent notamment preuve d’un héroïque dévouement pendant une épidémie de grippe infectieuse. Pendant cette période, l’hospice de Bayon fut plus souvent appelé « l’hôpital de Bayon ». Après cette période, l’hospice comptait 116 lits. Le 13 Juillet 1944, une convention signée avec le département de Meurthe et Moselle permit d’hospitaliser au titre de l’aide sociale des « vieillards » ne pouvant régler eux-mêmes leur pension. L’établissement a su suivre l’évolution indispensable, des aménagements successifs portèrent l’effectif total de ses » résidents » à plus de 200… En 1978, un pavillon très moderne de 41 lits fut construit. Il a permis d’accueillir les plus dépendants de nos résidents.
La capacité de l’établissement avant les grands travaux de rénovation commencés en 1997, était de 169 lits. Les travaux se sont étalés de 1997 à 2009 (soit plus de 12 ans), avec des arrêts plus ou moins longs permettant de préparer les travaux suivants.
De 169 lits au début des travaux, l’établissement compte à ce jour :
- 4 services d’hébergement traditionnel permanent :
• St Joseph (20 lits)
• Ste Marie (42 lits)
• Ste Cécile ( 32 lits)
• St François Régis (42 lits) - 1 service d’hébergement temporaire (Services «Les Mirabelles» : 7 lits),
- 1 Unité de Vie Protégée – UVP (service «Le Clos Fleuri» : 15 places),
- 1 service d’accueil de jour interne (Service «Les Cigales» qui est un Pôle d’Activités et de Soins Adaptés ou PASA : 14 places)
- 1 accueil de jour externe (service «Pavillon Bergeret» : 15 places).
L’inscription sur le mur de l’aile Nord
Une vielle pierre encastrée dans le mur de l’Aile nord de la Résidence Saint Charles de Bayon, incite les passants à méditer un peu sur l’Histoire du lieu. Entourée d’un joli cartouche renaissance, une inscription y est gravée, aujourd’hui quelque peu endommagée.
Soyons reconnaissant aux bâtisseurs du XIXè siècle qui ont pris soin de mettre en valeur cette trouvaille lorsqu’ils l’ont dégagé au cours des travaux effectués à l’ancien couvent pour en faire une habitation moderne.
L’Histoire qu’elle évoque vaut la peine d’être contée. En 1619, le châtelain de Bayon qui s’appelait Charles Alexandre DE CROY avait été fort impressionné au cours d’un voyage en Ecosse, à la vue des débris d’une statue qui, dans le bourg de FACLAY venait d’être brisée. Les gens du pays, gagnés aux théories de la religion, venaient de s’acharner contre l’image de la Vierge qu’ils ne reconnaissaient plus comme Sainte.
Notre châtelain, penché sur le visage mutilé de la Bonne Mère, lui jura qu’il se chargerait de lui faire réparation d’un pareil outrage en la plaçant à l‘honneur dans son pays. Rentré chez lui, il tira les plans. Son château dont l’emplacement occupait à peu de chose près celui du château actuel de M. Gauthier, venait d’être doté d’un nouveau corps de logis, ce qui rendait disponible les anciens. Ceux-ci étaient moins confortables mais cependant spacieux et se prêtaient très bien à l’exécution de la promesse. Mais pour être sûr que la belle statue de Notre Dame de la Consolation qu’il y placerait ne subirait jamais le sort de celle de FACLAY, le châtelain décida de lui assurer une lourde garde de religieux.
Il s’adressa donc à l’autorité administrative de l’époque pour demander d’établir un couvent de Tiercelins dans son château. L’intention était bonne mais sagement le Duc HENRY mis comme condition que la Communauté serait suffisamment centré pour que les religieuses ne soient à la charge de la population. Une louable émulation entre bourgeois et seigneurs du pays assura la rente et en l’année 1629, 10 révérends de l’Ordre de Saint François s’installaient dans le château.
Ils n’y entreprirent cependant aucun aménagement important, car ils héritèrent bientôt d’un grand terrain situé hors des murs de la ville, devant la porte des charrues, lieu dit : « avec terreau ». Que leur avait légué le prévôt de Bayon Etienne Petit, à charge d’y bâtir un couvent et d’y célébrer des messes à perpétuité.
Les dons affluèrent probablement, car en 1680 les Tiercelins s’installaient dans leur nouveau couvent doté d’une belle chapelle dont la décoration avait été exécuté par le plus habile sculpteur et doreur de la Région : Jean Bailly de Damas-aux-Bois.
Le couvent et ses dépendances occupaient l’emplacement de l’hospice actuel. Les révèrent pères y exécutèrent scrupuleusement les engagements de leur bienfaiteur et y donnèrent l’exemple d’une vie très digne, car ils vécurent pauvrement. Les cinq derniers d’entre eux durent plier bagages et durent quitter les lieux lorsque le 9 Mai 1791, le couvent fut déclaré « Lieu National » et adjugé au sieur de Monterrey demeurant à Lunéville. Ce sont là les souvenirs que nous rappelle la vieille pierre du bâtiment de l’hospice.
Une vielle pierre est scellée dans la façade de l’aile nord de l’établissement.
Texte de l’inscription gravée dans la pierre :
« Charles Alexandre, Sir et Duc de Croix, Prince et Maréchal héréditaire du Saint Empire, souvenir de Fenestrage, Seigneur de ce lieu et ayant vu en l’an 1608 au bourg de Faclay, province de Guisdalle au Royaume d’Ecosse, l’image de « Notre Dame », brisée par les hérétiques, vous a alors du replacer celle-ci à l’honneur de la Reine des lieux en la ville de sa naissance. Année 1619 ».